| Titre : | MAMCO JOURNAL N°6-2020 | | Type de document : | texte imprimé | | Auteurs : | BOVIER, Lionel, Auteur | | Editeur : | Genève : MAMCO, Musée d'art moderne et contemporain | | Année de publication : | 2020 | | Importance : | 72 p. | | Présentation : | couv. coul., illus. coul. et noir&blanc | | Format : | 29.5 cm | | ISBN/ISSN/EAN : | 6379 | | Langues : | Français (fre) Langues originales : Anglais (eng) | | Catégories : | Peinture et Peintures
| | Index. décimale : | 750.83 EXPOSITION COLLECTIVE | | Note de contenu : | a crise que nous traversons depuis l’émergence du virus Covid-19 et la nature des mesures prises par les gouvernements pour en combattre la circulation, ont profondément modifié le fonctionnement du MAMCO depuis le mois de mars. Non seulement nos programmes, mais également notre fonctionnement. Coupés, pendant plusieurs mois, de notre mission d’accueil et de formation des publics ; contraints, aujourd’hui encore, à d’incessants réaménagements de nos activités ; invités, par les changements sociétaux qui se profilent, à repenser nos modalités de travail, nous avons dû réorganiser nos priorités et mettre en place des mesures de réduction d’impact. D’abord, nous avons souhaité honorer nos engagements envers les artistes, nos équipes et nos partenaires ; aussi avons-nous reporté les projets 2020 en 2021 plutôt que de les annuler, prolongé la « rétrospective plurielle » consacrée à Olivier Mosset et soutenu les emplois de nos gardiens, guides et auxiliaires.
Ensuite, nous nous sommes concentrés sur des tâches liées à la collection du musée. Après en avoir terminé l’inventaire l’année passée, nous avons ainsi ouvert les chantiers de son récolement et de sa mise en ligne. Depuis le mois de juillet, la moitié de la collection est désormais disponible à la consultation sur notre site Internet et nous continuerons à ajouter des corpus d’œuvres au fil des mois. En début d’année prochaine, nous vous inviterons à redécouvrir cette collection, dans le cadre d’un « inventaire » physique auquel participent toutes les conservatrices et tous les conservateurs du musée – selon une méthodologie plurielle qui renvoie à la constitution de cet ensemble. Revenant sur des corpus peu montrés depuis leur entrée dans les collections ou, au contraire, sur des œuvres marquantes de l’expérience du musée, l’exposition sera articulée autour de présentations collectives et historiques, ponctuées par des salles monographiques.
Enfin, cette crise ne manquera pas d’infléchir nos réflexions sur le rôle que le musée est appelé à jouer dans la société. Car cette pandémie est aussi une mise à l’épreuve de nos dispositions au vivre- ensemble : nous pouvons d’ores et déjà constater que nous sommes entrés dans une nouvelle ère des relations humaines et des mécanismes politiques. Nous pouvons en ressentir de l’inquiétude : nous étonner que les médias soient toujours à l’unisson de la parole politique, redouter la fermeture de frontières qui ont pris tant d’années à s’ouvrir et nous alarmer lorsque des Etats proposent de coupler protection et surveillance. Nous pouvons raisonnablement craindre l’hiver sociétal qui s’annonce.
Mais nous pouvons aussi espérer qu’au- delà de ces signes inquiétants, de nouvelles articulations de notre rapport à un monde qui s’était si rapidement globalisé se feront jour. En revenant, à l’automne prochain, sur la pratique esthétique et politique d’un artiste tel que Tony Conrad ou en invitant Julia Scher à réinstaller certains de ses dis- positifs des années 1980, le MAMCO entend restituer au public des jalons importants d’une pensée critique sur les systèmes de contrôle étatique et médiatique installés depuis des décennies au cœur de nos existences.
Mais, surtout, le MAMCO ne fera pas l’économie d’une réflexion fondamentale sur ses modes opératoires, sur la dialectique de l’international et du régional ou sur l’impact écologique de son travail. Nous travaillons à établir une charte de pratiques et d’objectifs visant à clarifier nos positions et nos responsabilités sur des questions aussi diverses que le développement durable, la rémunération des artistes ou l’accessibilité de notre offre programmatique.
Toute crise est aussi une cristallisation de problématiques dont les prémices remontent parfois à des périodes éloignées ; toute crise est aussi un potentiel de redéfinition des lignes de force qui sous-tendent nos pratiques ; toute crise est aussi une possibilité de se renforcer, en tant que structure, en tant que collectif et en tant qu’individus réunis autour d’un projet.
MAMCO_Journal_No6.pdf
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MAMCO JOURNAL N°6-2020 [texte imprimé] / BOVIER, Lionel, Auteur . - Genève : MAMCO, Musée d'art moderne et contemporain, 2020 . - 72 p. : couv. coul., illus. coul. et noir&blanc ; 29.5 cm. ISSN : 6379 Langues : Français ( fre) Langues originales : Anglais ( eng) | Catégories : | Peinture et Peintures
| | Index. décimale : | 750.83 EXPOSITION COLLECTIVE | | Note de contenu : | a crise que nous traversons depuis l’émergence du virus Covid-19 et la nature des mesures prises par les gouvernements pour en combattre la circulation, ont profondément modifié le fonctionnement du MAMCO depuis le mois de mars. Non seulement nos programmes, mais également notre fonctionnement. Coupés, pendant plusieurs mois, de notre mission d’accueil et de formation des publics ; contraints, aujourd’hui encore, à d’incessants réaménagements de nos activités ; invités, par les changements sociétaux qui se profilent, à repenser nos modalités de travail, nous avons dû réorganiser nos priorités et mettre en place des mesures de réduction d’impact. D’abord, nous avons souhaité honorer nos engagements envers les artistes, nos équipes et nos partenaires ; aussi avons-nous reporté les projets 2020 en 2021 plutôt que de les annuler, prolongé la « rétrospective plurielle » consacrée à Olivier Mosset et soutenu les emplois de nos gardiens, guides et auxiliaires.
Ensuite, nous nous sommes concentrés sur des tâches liées à la collection du musée. Après en avoir terminé l’inventaire l’année passée, nous avons ainsi ouvert les chantiers de son récolement et de sa mise en ligne. Depuis le mois de juillet, la moitié de la collection est désormais disponible à la consultation sur notre site Internet et nous continuerons à ajouter des corpus d’œuvres au fil des mois. En début d’année prochaine, nous vous inviterons à redécouvrir cette collection, dans le cadre d’un « inventaire » physique auquel participent toutes les conservatrices et tous les conservateurs du musée – selon une méthodologie plurielle qui renvoie à la constitution de cet ensemble. Revenant sur des corpus peu montrés depuis leur entrée dans les collections ou, au contraire, sur des œuvres marquantes de l’expérience du musée, l’exposition sera articulée autour de présentations collectives et historiques, ponctuées par des salles monographiques.
Enfin, cette crise ne manquera pas d’infléchir nos réflexions sur le rôle que le musée est appelé à jouer dans la société. Car cette pandémie est aussi une mise à l’épreuve de nos dispositions au vivre- ensemble : nous pouvons d’ores et déjà constater que nous sommes entrés dans une nouvelle ère des relations humaines et des mécanismes politiques. Nous pouvons en ressentir de l’inquiétude : nous étonner que les médias soient toujours à l’unisson de la parole politique, redouter la fermeture de frontières qui ont pris tant d’années à s’ouvrir et nous alarmer lorsque des Etats proposent de coupler protection et surveillance. Nous pouvons raisonnablement craindre l’hiver sociétal qui s’annonce.
Mais nous pouvons aussi espérer qu’au- delà de ces signes inquiétants, de nouvelles articulations de notre rapport à un monde qui s’était si rapidement globalisé se feront jour. En revenant, à l’automne prochain, sur la pratique esthétique et politique d’un artiste tel que Tony Conrad ou en invitant Julia Scher à réinstaller certains de ses dis- positifs des années 1980, le MAMCO entend restituer au public des jalons importants d’une pensée critique sur les systèmes de contrôle étatique et médiatique installés depuis des décennies au cœur de nos existences.
Mais, surtout, le MAMCO ne fera pas l’économie d’une réflexion fondamentale sur ses modes opératoires, sur la dialectique de l’international et du régional ou sur l’impact écologique de son travail. Nous travaillons à établir une charte de pratiques et d’objectifs visant à clarifier nos positions et nos responsabilités sur des questions aussi diverses que le développement durable, la rémunération des artistes ou l’accessibilité de notre offre programmatique.
Toute crise est aussi une cristallisation de problématiques dont les prémices remontent parfois à des périodes éloignées ; toute crise est aussi un potentiel de redéfinition des lignes de force qui sous-tendent nos pratiques ; toute crise est aussi une possibilité de se renforcer, en tant que structure, en tant que collectif et en tant qu’individus réunis autour d’un projet.
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