| Titre : | ART PRESS N°505 : DÉCEMBRE 2022 — 50 ANS | | Type de document : | texte imprimé | | Auteurs : | MILLET, Catherine, Directeur de publication, rédacteur en chef ; DE KERRAOUL, J.P., Directeur de publication, rédacteur en chef ; Étienne HATT, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Aurélie CAVANNA, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Guy GEORGES, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Daniel GERVIS, Directeur de publication, rédacteur en chef ; HENRIC, Jacques, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Myriam SALOMON, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Fabrice LAUTERJUNG, Auteur ; ARDENNE, Paul, Auteur ; Romain MATHIEU, Auteur ; VERHAGEN, Erik, Auteur ; Nicolas POIRIER, Auteur ; Raphaël KOENIG, Auteur ; HEARTNEY, Eleanor, Auteur ; DIDI-HUBERMAN, Georges, Auteur ; PAÏNI, Dominique, Auteur ; AGAMBEN, Giorgio, Auteur ; Philippe FOREST, Auteur ; Richard MILLET, Auteur ; GUYOTAT, Pierre, Auteur ; Enrique VILA-MATAS, Auteur ; Georges BANU, Auteur | | Editeur : | éditions artpress | | Année de publication : | 2022 | | Importance : | 164 p. | | Présentation : | ill. N&B et coul. | | Format : | 21 x 29,7 cm | | ISBN/ISSN/EAN : | 6835 | | Prix : | 8,90 € | | Langues : | Français (fre) Anglais (eng) | | Catégories : | 3. Culture:3.50 Arts visuels:Arts visuels
| | Mots-clés : | ACHAINTRE, AGAMBEN, ANNIVERSAIRE, 50 ANS, ART & LANGUAGE, CONTEMPORAIN, ARTPRESS, BLISTÈNE, BORJA-VILLEL, CHATONSKY, DAVIS, DIBBETS, DIDI-HUBERMAN, FONTCUBERTA, GODARD, GOMES, GUYOTAT, HOLLEIN, KAFKA, OBALK, PEREC, PROUST, SCHAEFFER, VILA-MATAS, WILSON | | Résumé : | ÉDITO « 50 ANS D’ARTPRESS »
Il n’est pas fréquent qu’une personne ayant participé à la création d’un journal signe un jour l’éditorial du numéro qui en marque le 50e anniversaire. Tel est mon cas aujourd’hui. Le premier numéro d’artpress est paru en décembre 1972, les fondateurs du magazine étant Hubert Goldet, Daniel Templon et moi-même ; depuis 1980, c’est avec Jean-Pierre de Kerraoul que je le codirige. L’explication que j’avance de cette longévité n’est un paradoxe qu’en apparence : artpress a toujours été indépendant, il appartient à ceux qui le font vivre à partir des seules ressources que procurent ses lecteurs et ses annonceurs. Nous avons traversé des temps fastes et des temps difficiles – nous traversons un temps difficile, subissant encore les conséquences de la pandémie, de la faillite du distributeur, du prix du papier qui a plus que doublé –, mais c’est bien toujours le même désir, la même volonté qui portent le titre, désir et volonté partagés avec tous les collaborateurs, si nombreux, certains nous apportant l’appui de leur très ancienne fidélité, les autres le dynamisme de leur jeune enthousiasme.
Toutefois, cet anniversaire ne ressemble pas aux précédents. Bien sûr, nous avons présent à l’esprit que lorsque de jeunes auteurs ou de jeunes chercheurs viennent vers nous aujourd’hui, la même distance de temps les sépare du moment de la création d’artpress que celle qui nous séparait alors du premier dripping de Pollock, de Jazz de Matisse, ou encore de l’ouverture du Musée national d’art moderne au Palais de Tokyo ! Mais aussi : des amis fidèles désormais manquent à l’appel.
Quant à notre domaine d’intervention, ce qu’on appelle l’art contemporain, qui a commencé à se mettre en place dans les années 1960 et que nous avons accompagné dans les années 1970 – en vérité, on parlait encore, alors, d’avant-gardes –, il s’est terriblement transformé et ceci de façon accélérée depuis notre 40e anniversaire, célébré à la Bibliothèque nationale de France. À la déjà vertigineuse diversité des formes qu’engendre la réappropriation par les artistes de techniques traditionnelles, ainsi qu’à l’appropriation des nouveaux outils numériques, s’ajoutent l’apport de procédés anciens, artisanaux, voire vernaculaires, venus désormais des cinq continents et celui de pratiques considérées, jusqu’à il y a peu de temps, comme marginales. Il va de soi que pour nous cet élargissement du champ couvert par l’expression « art contemporain » n’empêche pas de regarder les œuvres avec les mêmes exigences de qualité formelle, d’originalité et de pertinence. Ce n’est pas toujours facile, dans le grand bazar qu’est devenu un art trop souvent confondu avec son marché. Tous les acteurs de ce monde de l’art en expansion ne disposent pas, ou ne s’embarrassent pas, du même dispositif de critères. En 1972, nous voulions gagner à l’art contemporain un nouveau public. En 2022, un large public est conquis et la tâche est plutôt de l’aider à distinguer les œuvres authentiques de celles qui sont frelatées. Je ne crains pas d’employer le mot d’expertise, parce que nous n’avons jamais mis celle-ci qu’au service de nos lecteurs.
J’écris ces lignes quand vient de s’achever Paris+, la nouvelle foire de l’art gérée par Art Basel. Des œuvres d’artistes dont nous avons parfois été parmi les tout premiers à parler peuvent se négocier aujourd’hui à des prix qui feraient vivre cette rédaction pendant de nombreuses années ! Mais l’arbitraire du marché est tel que d’autres, dont la valeur à nos yeux est supérieure, atteignent des prix qui restent comparativement modestes. Simultanément, nous avons affaire à de nouvelles générations d’artistes : on y croise aussi bien ceux qui veulent, dans le contexte du marché, « faire carrière », que ceux qui se définissent comme des « travailleurs de l’art », c’est-à-dire plus ou moins comme les prolétaires dans ce zénith capitaliste, d’autres, enfin, qui ne souhaitent que préserver leur indépendance tout en se donnant les moyens de réaliser ce que dicte leur imaginaire. À propos de ces derniers, on lira quelques témoignages publiés dans notre numéro 503 (octobre 2022), recueillis auprès de jeunes artistes qui avaient participé à la première édition de notre biennale Après l’école.
Cette manifestation, Après l’école, biennale artpress des jeunes artistes, nous l’avons précisément créée, avec l’aide du ministère de la Culture, dans le but d’offrir d’excellentes conditions d’exposition (ce que ne proposent pas forcément les cimaises d’une foire) à de récents diplômés des écoles d’art et de permettre la meilleure visibilité possible de leurs réalisations, au milieu de la confusion évoquée plus haut. Les contrastes sont tels aujourd’hui dans « le monde de l’art » qu’ils se trouvent souvent très démunis au sortir de l’école et parfois dans une situation de vraie précarité. La deuxième édition d’Après l’école est accueillie actuellement, jusqu’au 8 janvier, par la ville de Montpellier (cf. notre n° 503 et le catalogue qui l’accompagnait, ainsi que les pages 8 à 10 de ce numéro). Avec ce numéro 505, exceptionnel, et une soirée que nous présenterons le 16 janvier, au Centre Pompidou, en collaboration avec la Bibliothèque publique d’information, la biennale est notre façon de marquer notre anniversaire en accompagnant de jeunes femmes et de jeunes hommes au début de leur vie d’artiste.
À l’occasion de nos précédents anniversaires, nous avions bien sûr revisité le passé, notamment dans le gros album publié aux éditions de la Martinière pour les 40 ans et qui contenait une sélection d’articles et de couvertures. Seules, cette fois, les pages littéraires et l’article consacré au théâtre revisitent des œuvres qui sont l’expression de nos valeurs fondamentales. Dans les autres parties de ce numéro, nous avons préféré, dans cette période où l’avenir, dans nos contrées, n’a jamais été aussi incertain, envisager le présent, l’analyser, essayer de le débrouiller en compagnie d’artistes, de philosophes, de responsables d’institution.
En me promenant dans ce monde de l’art élargi et dans ce marché euphorique, j’ai fait un constat. Quelle que soit l’agitation alentour, arrive toujours un moment où l’époque pionnière à laquelle artpress a pris part est citée en référence. Les avant-gardes des années 1960 et 1970 sont devenues mythiques. Et si notre rôle maintenant était de repérer dans les formes actuelles la rigueur et la liberté qui caractérisaient ces avant-gardes ? De ramener le mythe dans la réalité ?
Catherine Millet | | Note de contenu : | ÉDITO
5 Édito par Catherine Millet
8 BIENNALE ARTPRESS
Retour en images
In Pictures
15 EXPOSITIONS / REVIEWS
Festivals d’arts visuels au Japon
Sophia Al-Maria
Oscar Murillo
Mondo Reale
Didier Vermeiren
Chercher l’or du temps
Les Péninsules démarrées
Poésie
Alberto Giacometti / Sophie Ristelhueber
Mickalene Thomas
Genesis Belanger
Rayane Mcirdi
37 PARCOURS / TRAJECTOIRES
38 Art & Language, en résistance
Art & Language, In Resistance
Conversation avec Catherine Millet
48 Joan Fontcuberta, nouvel ordre visuel
Joan Fontcuberta, New Visual Order
Conversation avec Étienne Hatt
58 Miguel Gomes, l’incertitude du cinéaste
Miguel Gomes, The Filmmaker’s Uncertainty
Conversation avec Fabrice Lauterjung
64 Grégory Chatonsky, captures de nos imaginaires
Grégory Chatonsky, Capturing Imaginations
Conversation avec Aurélie Cavanna
70 Fabrice Hyber, accompagner la vie
Fabrice Hyber, Accompanying Life
Conversation avec Paul Ardenne
76 Caroline Achaintre, matérialités
Caroline Achaintre, Materiality
Conversation avec Romain Mathieu
81 ÉTAT DES LIEUX / STATE OF PLAY
82 Jan Dibbets, la chute de l’Empire
Jan Dibbets, Fall of the Empire
Conversation avec Erik Verhagen
87 Jean-Marie Schaeffer, penser avec l’art
Jean-Marie Schaeffer, Thinking with Art
Conversation avec Nicolas Poirier
92 Kaira M. Cabañas, pour une histoire de l’art déviante
Kaira M. Cabañas, Deviant Art Histories
Conversation avec Raphaël Koenig
97 Manuel Borja-Villel et Bernard Blistène, dans la spirale du temps
Manuel Borja-Villel and Bernard Blistène, In the Spiral of Time
104 Max Hollein et Robert Storr, la deuxième maison
Max Hollein and Robert Storr, The Second Home
113 Ben Davis, en quête de communauté réelle
Ben Davis, In Search of Real Community
Conversation avec Eleanor Heartney
119 AMITIÉS / FRIENDSHIPS
120 Pascal Convert et Georges Didi-Huberman, l’histoire en partage
Pascal Convert and Georges Didi-Huberman, Shared History
129 Toute la méthode d’Hector Obalk en huit pages
Hector Obalk’s Method in Eight Pages
Conversation avec Catherine Millet
137 JEAN-LUC GODARD
La mise en scène comme mise en page
Film Directing as Page Layout
Dominique Païni
142 PHARES
143 Que reste-t-il à sauver ?
Jacques Henric
144 Les sept parties de la nuit
Giorgio Agamben
146 Avec Marcel Proust, paradoxes et préjugés
Philippe Forest
148 Franz Kafka, autoportrait secret
Richard Millet
150 Pierre Guyotat, « Nous ne sommes qu’une étape… »
Jacques Henric
152 Bivouac, manuscrit inédit
Pierre Guyotat
155 Georges Perec, je suis né Odradek
Enrique Vila-Matas
158 Création collective et héros singuliers
Georges Banu
160 AGENDA | | En ligne : | https://www.artpress.com/2022/11/22/sommaire-du-n505-decembre-2022/ |
ART PRESS N°505 : DÉCEMBRE 2022 — 50 ANS [texte imprimé] / MILLET, Catherine, Directeur de publication, rédacteur en chef ; DE KERRAOUL, J.P., Directeur de publication, rédacteur en chef ; Étienne HATT, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Aurélie CAVANNA, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Guy GEORGES, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Daniel GERVIS, Directeur de publication, rédacteur en chef ; HENRIC, Jacques, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Myriam SALOMON, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Fabrice LAUTERJUNG, Auteur ; ARDENNE, Paul, Auteur ; Romain MATHIEU, Auteur ; VERHAGEN, Erik, Auteur ; Nicolas POIRIER, Auteur ; Raphaël KOENIG, Auteur ; HEARTNEY, Eleanor, Auteur ; DIDI-HUBERMAN, Georges, Auteur ; PAÏNI, Dominique, Auteur ; AGAMBEN, Giorgio, Auteur ; Philippe FOREST, Auteur ; Richard MILLET, Auteur ; GUYOTAT, Pierre, Auteur ; Enrique VILA-MATAS, Auteur ; Georges BANU, Auteur . - [S.l.] : éditions artpress, 2022 . - 164 p. : ill. N&B et coul. ; 21 x 29,7 cm. ISSN : 6835 : 8,90 € Langues : Français ( fre) Anglais ( eng) | Catégories : | 3. Culture:3.50 Arts visuels:Arts visuels
| | Mots-clés : | ACHAINTRE, AGAMBEN, ANNIVERSAIRE, 50 ANS, ART & LANGUAGE, CONTEMPORAIN, ARTPRESS, BLISTÈNE, BORJA-VILLEL, CHATONSKY, DAVIS, DIBBETS, DIDI-HUBERMAN, FONTCUBERTA, GODARD, GOMES, GUYOTAT, HOLLEIN, KAFKA, OBALK, PEREC, PROUST, SCHAEFFER, VILA-MATAS, WILSON | | Résumé : | ÉDITO « 50 ANS D’ARTPRESS »
Il n’est pas fréquent qu’une personne ayant participé à la création d’un journal signe un jour l’éditorial du numéro qui en marque le 50e anniversaire. Tel est mon cas aujourd’hui. Le premier numéro d’artpress est paru en décembre 1972, les fondateurs du magazine étant Hubert Goldet, Daniel Templon et moi-même ; depuis 1980, c’est avec Jean-Pierre de Kerraoul que je le codirige. L’explication que j’avance de cette longévité n’est un paradoxe qu’en apparence : artpress a toujours été indépendant, il appartient à ceux qui le font vivre à partir des seules ressources que procurent ses lecteurs et ses annonceurs. Nous avons traversé des temps fastes et des temps difficiles – nous traversons un temps difficile, subissant encore les conséquences de la pandémie, de la faillite du distributeur, du prix du papier qui a plus que doublé –, mais c’est bien toujours le même désir, la même volonté qui portent le titre, désir et volonté partagés avec tous les collaborateurs, si nombreux, certains nous apportant l’appui de leur très ancienne fidélité, les autres le dynamisme de leur jeune enthousiasme.
Toutefois, cet anniversaire ne ressemble pas aux précédents. Bien sûr, nous avons présent à l’esprit que lorsque de jeunes auteurs ou de jeunes chercheurs viennent vers nous aujourd’hui, la même distance de temps les sépare du moment de la création d’artpress que celle qui nous séparait alors du premier dripping de Pollock, de Jazz de Matisse, ou encore de l’ouverture du Musée national d’art moderne au Palais de Tokyo ! Mais aussi : des amis fidèles désormais manquent à l’appel.
Quant à notre domaine d’intervention, ce qu’on appelle l’art contemporain, qui a commencé à se mettre en place dans les années 1960 et que nous avons accompagné dans les années 1970 – en vérité, on parlait encore, alors, d’avant-gardes –, il s’est terriblement transformé et ceci de façon accélérée depuis notre 40e anniversaire, célébré à la Bibliothèque nationale de France. À la déjà vertigineuse diversité des formes qu’engendre la réappropriation par les artistes de techniques traditionnelles, ainsi qu’à l’appropriation des nouveaux outils numériques, s’ajoutent l’apport de procédés anciens, artisanaux, voire vernaculaires, venus désormais des cinq continents et celui de pratiques considérées, jusqu’à il y a peu de temps, comme marginales. Il va de soi que pour nous cet élargissement du champ couvert par l’expression « art contemporain » n’empêche pas de regarder les œuvres avec les mêmes exigences de qualité formelle, d’originalité et de pertinence. Ce n’est pas toujours facile, dans le grand bazar qu’est devenu un art trop souvent confondu avec son marché. Tous les acteurs de ce monde de l’art en expansion ne disposent pas, ou ne s’embarrassent pas, du même dispositif de critères. En 1972, nous voulions gagner à l’art contemporain un nouveau public. En 2022, un large public est conquis et la tâche est plutôt de l’aider à distinguer les œuvres authentiques de celles qui sont frelatées. Je ne crains pas d’employer le mot d’expertise, parce que nous n’avons jamais mis celle-ci qu’au service de nos lecteurs.
J’écris ces lignes quand vient de s’achever Paris+, la nouvelle foire de l’art gérée par Art Basel. Des œuvres d’artistes dont nous avons parfois été parmi les tout premiers à parler peuvent se négocier aujourd’hui à des prix qui feraient vivre cette rédaction pendant de nombreuses années ! Mais l’arbitraire du marché est tel que d’autres, dont la valeur à nos yeux est supérieure, atteignent des prix qui restent comparativement modestes. Simultanément, nous avons affaire à de nouvelles générations d’artistes : on y croise aussi bien ceux qui veulent, dans le contexte du marché, « faire carrière », que ceux qui se définissent comme des « travailleurs de l’art », c’est-à-dire plus ou moins comme les prolétaires dans ce zénith capitaliste, d’autres, enfin, qui ne souhaitent que préserver leur indépendance tout en se donnant les moyens de réaliser ce que dicte leur imaginaire. À propos de ces derniers, on lira quelques témoignages publiés dans notre numéro 503 (octobre 2022), recueillis auprès de jeunes artistes qui avaient participé à la première édition de notre biennale Après l’école.
Cette manifestation, Après l’école, biennale artpress des jeunes artistes, nous l’avons précisément créée, avec l’aide du ministère de la Culture, dans le but d’offrir d’excellentes conditions d’exposition (ce que ne proposent pas forcément les cimaises d’une foire) à de récents diplômés des écoles d’art et de permettre la meilleure visibilité possible de leurs réalisations, au milieu de la confusion évoquée plus haut. Les contrastes sont tels aujourd’hui dans « le monde de l’art » qu’ils se trouvent souvent très démunis au sortir de l’école et parfois dans une situation de vraie précarité. La deuxième édition d’Après l’école est accueillie actuellement, jusqu’au 8 janvier, par la ville de Montpellier (cf. notre n° 503 et le catalogue qui l’accompagnait, ainsi que les pages 8 à 10 de ce numéro). Avec ce numéro 505, exceptionnel, et une soirée que nous présenterons le 16 janvier, au Centre Pompidou, en collaboration avec la Bibliothèque publique d’information, la biennale est notre façon de marquer notre anniversaire en accompagnant de jeunes femmes et de jeunes hommes au début de leur vie d’artiste.
À l’occasion de nos précédents anniversaires, nous avions bien sûr revisité le passé, notamment dans le gros album publié aux éditions de la Martinière pour les 40 ans et qui contenait une sélection d’articles et de couvertures. Seules, cette fois, les pages littéraires et l’article consacré au théâtre revisitent des œuvres qui sont l’expression de nos valeurs fondamentales. Dans les autres parties de ce numéro, nous avons préféré, dans cette période où l’avenir, dans nos contrées, n’a jamais été aussi incertain, envisager le présent, l’analyser, essayer de le débrouiller en compagnie d’artistes, de philosophes, de responsables d’institution.
En me promenant dans ce monde de l’art élargi et dans ce marché euphorique, j’ai fait un constat. Quelle que soit l’agitation alentour, arrive toujours un moment où l’époque pionnière à laquelle artpress a pris part est citée en référence. Les avant-gardes des années 1960 et 1970 sont devenues mythiques. Et si notre rôle maintenant était de repérer dans les formes actuelles la rigueur et la liberté qui caractérisaient ces avant-gardes ? De ramener le mythe dans la réalité ?
Catherine Millet | | Note de contenu : | ÉDITO
5 Édito par Catherine Millet
8 BIENNALE ARTPRESS
Retour en images
In Pictures
15 EXPOSITIONS / REVIEWS
Festivals d’arts visuels au Japon
Sophia Al-Maria
Oscar Murillo
Mondo Reale
Didier Vermeiren
Chercher l’or du temps
Les Péninsules démarrées
Poésie
Alberto Giacometti / Sophie Ristelhueber
Mickalene Thomas
Genesis Belanger
Rayane Mcirdi
37 PARCOURS / TRAJECTOIRES
38 Art & Language, en résistance
Art & Language, In Resistance
Conversation avec Catherine Millet
48 Joan Fontcuberta, nouvel ordre visuel
Joan Fontcuberta, New Visual Order
Conversation avec Étienne Hatt
58 Miguel Gomes, l’incertitude du cinéaste
Miguel Gomes, The Filmmaker’s Uncertainty
Conversation avec Fabrice Lauterjung
64 Grégory Chatonsky, captures de nos imaginaires
Grégory Chatonsky, Capturing Imaginations
Conversation avec Aurélie Cavanna
70 Fabrice Hyber, accompagner la vie
Fabrice Hyber, Accompanying Life
Conversation avec Paul Ardenne
76 Caroline Achaintre, matérialités
Caroline Achaintre, Materiality
Conversation avec Romain Mathieu
81 ÉTAT DES LIEUX / STATE OF PLAY
82 Jan Dibbets, la chute de l’Empire
Jan Dibbets, Fall of the Empire
Conversation avec Erik Verhagen
87 Jean-Marie Schaeffer, penser avec l’art
Jean-Marie Schaeffer, Thinking with Art
Conversation avec Nicolas Poirier
92 Kaira M. Cabañas, pour une histoire de l’art déviante
Kaira M. Cabañas, Deviant Art Histories
Conversation avec Raphaël Koenig
97 Manuel Borja-Villel et Bernard Blistène, dans la spirale du temps
Manuel Borja-Villel and Bernard Blistène, In the Spiral of Time
104 Max Hollein et Robert Storr, la deuxième maison
Max Hollein and Robert Storr, The Second Home
113 Ben Davis, en quête de communauté réelle
Ben Davis, In Search of Real Community
Conversation avec Eleanor Heartney
119 AMITIÉS / FRIENDSHIPS
120 Pascal Convert et Georges Didi-Huberman, l’histoire en partage
Pascal Convert and Georges Didi-Huberman, Shared History
129 Toute la méthode d’Hector Obalk en huit pages
Hector Obalk’s Method in Eight Pages
Conversation avec Catherine Millet
137 JEAN-LUC GODARD
La mise en scène comme mise en page
Film Directing as Page Layout
Dominique Païni
142 PHARES
143 Que reste-t-il à sauver ?
Jacques Henric
144 Les sept parties de la nuit
Giorgio Agamben
146 Avec Marcel Proust, paradoxes et préjugés
Philippe Forest
148 Franz Kafka, autoportrait secret
Richard Millet
150 Pierre Guyotat, « Nous ne sommes qu’une étape… »
Jacques Henric
152 Bivouac, manuscrit inédit
Pierre Guyotat
155 Georges Perec, je suis né Odradek
Enrique Vila-Matas
158 Création collective et héros singuliers
Georges Banu
160 AGENDA | | En ligne : | https://www.artpress.com/2022/11/22/sommaire-du-n505-decembre-2022/ |
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