DNSEP : Dialogues

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À la rentrée 2023-2024, l’École supérieure d’art et de communication de Cambrai fait évoluer son DNSEP option Communication, intitulé Dialogues. Ci-dessous, ses intentions et axes pédagogiques.

 

Manifeste

Nous inventons des images contemporaines.
Nous les fabriquons, avec toutes sortes d’outils !
Nos images sont ambitieuses et discrètes, performées, multiples, modestes et immenses, fixes et animées, dessinées, codées, imprimées et projetées, découpées, en tissu et en terre, originales et remixées. Elles parlent de nous, de notre culture périurbaine, décentrée et populaire.
Nos images circulent. Elles se déploient ici, dans notre immédiat géographique et temporel, ou partent loin. Très loin. Elles sont vues, contestées, partagées, admirées, commentées. Elles sont transformées par d’autres : humains ou machines. Elles font parler !

Nous vivons des expériences numériques quotidiennes.
Elles nous façonnent… Nous choisissons de les embrasser, de ne pas les subir, de ne pas les craindre, de ne pas laisser les écrans, petits ou grands, nous isoler. Nous en créons de nouvelles. Nos expériences numériques sont esthétiques, collectives, fluides, incarnées : vectrices de relations entre les êtres vivants. Nous concevons l’interaction, numérique et tangible, comme un jeu convivial, comme un geste d’amplitude variable. Nous en parlons entre nous, nous en parlons avec le monde entier.

Par ces Dialogues, nous observons, cherchons, inventons, argumentons, nous bidouillons, écrivons, dérivons, nous nous amusons, nous faisons. Nous ne sommes pas d’accord, et heureusement ! Nous sommes technophiles et technophobes, nous alternons le code créatif et le bricolage manuel, les pixels et le crochet, nous titillons l’intelligence humaine et la prédiction artificielle… Nos identités sont poreuses, réelles et virtuelles, nos publications hybrides, nos images pluri-culturelles, nos expériences radicales.


Axes pédagogiques

Expressions numériques

De multiples possibilités émergent dans notre environnement numérique (AI, application, html, web sémantique, internet des objets…). Ces outils s’imposent subtilement dans notre quotidien pour offrir de nouveaux scénarios d’usage, quitte à parfois redessiner notre manière de faire.
Quel regard porte-t-on ? Quel usage et quel détournement peut-on en faire ?
Que l’on soit fasciné·e par ces nouvelles briques technologiques, ou au contraire dans une approche plus critique, ces outils viennent enrichir le champ des possibles numériques. Frein ou tremplin. Bienfait ou danger.
Dialogues est un espace d’expérimentation autour de ces pratiques, qui soulèvent de réelles questions sur le monde à venir (écologie, économie, consommation, liberté, partage…).

Pire to pire

Pire 2 Pire
(2021/2022, année 4, collectif, jeux de cartes imprimées et application, avec Keyvane Alinaghi)
Une série de cartes de collections, témoins de la richesse et de la diversité de la musique indépendante actuelle. Chaque lot distribué contient 7 cartes augmentées d’une puce NFC. Chaque carte correspond à la présentation d’un artiste lié à un genre et un label. Au scan de celle-ci par un téléphone portable, l’application dédiée Pire 2 Pire renverra à l’auditeur l’album le plus représentatif du musicien. À l’image du modèle pair-à-pair de nos réseaux informatiques, les cartes peuvent s’offrir, s’échanger, se copier, se prêter, s’écouter avec l’application Pire 2 Pirehttp://p2p.esac-cambrai.net/

Faire et penser les images contemporaines

Comment concevoir des images dans une culture visuelle de plus en plus saturée par les médias généralistes, les réseaux sociaux, la publicité…? Cette abondance permet pourtant de créer des images de toute nature, d’apprendre à faire un tri et des sélections pertinentes.
Est-ce qu’une image doit-être spectaculaire pour être reconnue ? Doit-elle faire nécessairement appel à des références savantes ? Peut-elle être liée à un territoire, à une culture périurbaine, décentrée et populaire ?
Ce 2nd cycle a pour objectif de transmettre des outils pratiques et théoriques pour vivre et créer, dans un monde d’images et au sein de territoires variés.

Viva Archiva
(2022/2023, année 4, installation dans une vitrine de l’école, collectif, avec Caroline Tron-Carroz, Stéphanie Mahieu et Bruno Souêtre)
Initier les étudiant·es à la question de l’archive dans toutes ses dimensions : méthodologie, sources, hiérarchisation entre les objets, politique de conversation des documents….

Échelle 1
(2021, année 4, Margaux Deroite, 3 affiches imprimées, avec Bruno Souêtre)
Expérimenter de manière sérieuse et décomplexée le design graphique : inventivité, capacités à travailler en équipe, facultés de partager son savoir et ses connaissances techniques avec les autres, organisation et autonomie.

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Outils d’émancipation

Avec quels outils fabrique-t-on les images contemporaines ? Avec ceux du passé ou avec les outils les plus actuels ? Et bien les deux. Ils sont complémentaires. En code créatif et en design d’interaction, comme pour les techniques d’impressions traditionnelles, on apprend à travailler avec toutes sortes d’outils, à comprendre leur logique, à les détourner et parfois à les créer. Fabriquer des images signifie avoir un regard critique sur les outils qui les façonnent : logiciels open source ou propriétaires, prototypes low tech, ateliers artisanaux (sérigraphie, cyanotypes, gravure, volume, etc.)…

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(2021, année 4&5, collectif, échantillons de mailles à partir de données numériques tricotées, avec Claire Williams)

 

 


Publications mouvantes

En faisant et en refaisant, chaque étudiant·e est amené·e à se positionner dans sa pratique, avec une liberté de support totale et une diffusion à imaginer en fonction. Cette réflexion sur l’exposition de son travail, et parfois même de soi, fait partie du travail artistique.
Quelle que soit la forme explorée (expérience esthétique, narration, roman graphique, déambulation sonore, catalogue d’exposition, fiction, médiation numérique, application, podcast, etc.), la recherche autour de la publication doit rester constante et bouger au rythme de l’évolution du projet, de son échelle, de son propos.
À ces fins, tout format peut être employé, remixé, hybridé : affiche augmentée, stickers, lecture performée, décor panoramique, publications numériques/imprimées, vidéo mapping, pièces numériques interactives et collectives, performance dessinée…

MBAPixels et sons
(2021/2022, année 4, collectif, application et projection, avec Tomek Jarolim)
Conçu en écho à l’exposition Lignes et couleurs du musée des Beaux-arts de Cambrai, Pixels et sons est un mapping qui remixe et rejoue les œuvres exposées dans une image collective. Chaque participant·e est invité·e à rejoindre l’expérience depuis son smartphone afin d’interagir avec la projection. Les images et les sons se synchronisent pour renvoyer à une nouvelle collaboration en constante évolution.

Programme de recherche : Retour aux sources 

Depuis 2019, le programme de recherche « Retour aux sources » (RAS) revisite l’histoire des nouvelles technologies en revalorisant les médiums numériques désuets, les dispositifs obsolètes, les usages démodés.
L’objectif du programme est double. D’une part, mettre à jour les œuvres ou les fragments de codes qui ont fait l’histoire du design interactif ou de l’art numérique, se saisir de ces briques algorithmiques qui les composent pour créer de nouvelles pièces. D’autre part, amener les étudiant·es à communiquer de manière dynamique et inventive sur une création évolutive, en travaillant avec des formats ouverts, transformables mais aussi consultables par le plus grand nombre, et qui s’inscrivent dans une démarche de valorisation scientifique.
RAS est un laboratoire qui pense les outils du numérique, aide les étudiant·es à travailler avec les supports existants ou considérés comme dépassés et les sensibilise par là même à l’histoire des médiums et des techniques.
(Coordination du programme : Keyvane Alinaghi et Caroline Tron-Carroz)

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Exposition RAS II
(2021, année 3&4, dispositifs interactifs, collectif, avec Keyvane Alinaghi et Thibaut Robin)

 

 

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(2021, année 4, affiche augmentée et site internet, collectif, avec Keyvane Alinaghi, Caroline Tron-Carroz et Bruno Souêtre)
Les recherches menées à l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), Délégation Régionale à Tourcoing permettent de travailler sur des archives audiovisuelles spécifiques à partir d’un mot-clé (“internet” ; “cybernétique ; “réseaux sociaux”). L’objectif est de former les étudiant·es du second cycle aux outils de la recherche documentaire, accompagné·es par des professionnel·les de l’INA. Ce travail en archives fait systématiquement l’objet de restitutions, aux formats multiples : affiche, édition papier, édition numérique, exposition… athenea.esac-cambrai.net

Sans titre-1Open Open
Les 11 et 12 mai 2023, RAS organise deux journées d’étude sur la pratique open source : Open Open. Une occasion de fédérer les acteurs et actrices de ce mouvement collaboratif et de cartographier ses initiatives graphiques ouvertes à l’échelle franco-belge.

 

 

 

International 

Le programme de recherche et les actions pédagogiques (projets et voyages d’études) se construisent en lien avec nos partenaires internationaux, majoritairement belges (écoles d’art, institutions et associations). Le colloque Open Open (mai 2023) en est une application concrète.
Les étudiant·es sont fortement encouragé·es à effectuer leur stage d’année 4 à l’international, sous forme de mobilité Erasmus+. Les destinations sont libres, avec un accent particulier mis sur les pays proches de l’Eurocore (Belgique, Hollande, Allemagne) avec lesquels l’ESAC collabore de manière privilégiée et a de nombreux contacts.
L’équipe accompagne étroitement tous les projets de mobilité individuelle, tant sous l’angle professionnel et académique que sous l’angle des aides financières.

Année de césure / optionnelle 

Entre l’année 4 et l’année 5, une année hors de l’école pour s’immerger dans deux contextes de création, reflets des dynamiques professionnelles et des modèles économiques, dont au moins l’un à l’international. Deux expériences professionnelles longues (entre 4 et 6 mois chacune) qui permettent de se positionner pour son diplôme et sa vie future. Cette année est construite avec l’équipe, qui accompagne étroitement tous les projets de mobilité individuelle, tant sous l’angle professionnel et académique que sous l’angle des aides financières.

  1. Résidence de création — Découverte du contexte et du réseau de résidences en arts visuels (design graphique, illustration, photographie, création numérique, interaction…) travail individuel, production de pièces, installation, actions de médiation envers divers publics… 
  2. Stage en design graphique — Au sein d’un contexte de commande, dans une structure (studio de création, agence, collectif, institution, association…), réponse à des cahiers des charges, travail d’équipe, contact avec le ou la commanditaire…

Professionnalisation

Tout au long du cursus, des rencontres avec des designers et artistes professionnel·les sont programmées et organisées par les étudiant·es. Au-delà d’une pédagogie de l’action culturelle, il s’agit d’une incitation à se saisir de l’école comme d’un lieu collectif où chaque initiative construite peut être accueillie. Une autonomie concrète.
Chaque étudiant·e en année diplômante est également incité·e à animer un atelier de pratiques artistiques (semaine transversale Outils) ou des ateliers de médiation en lien avec les expositions et temps forts de l’école.
En fin d’année 4, à partir d’avril, le cursus intègre un stage professionnalisant d’une durée minimale de 3 mois, en design graphique ou arts visuels. Dans une structure (studio de création, agence, collectif, institution, association…) : contexte de commande, réponse à des cahiers des charges, travail d’équipe, contact avec le ou la commanditaire…

Décortiquer la commande
(2024, année 4, programmation et organisation, collectif / design Laurie Liviero, supports multiples, avec Bruno Souêtre)
Les étudiant·es d’année 4 construisent chaque année la programmation d’un cycle de conférences. Chacune déploie le déroulement complet d’un projet de commande en design graphique, de la prise de contact jusqu’à la remise des livrables. MetastazisMatière GrasseAAAAASpassky FischerPierre VanniFabienne Derambure & Bruno Souêtre sont les invité·es de l’édition 2024.

 

Mémoire

Le mémoire fait partie du diplôme de master (DNSEP). Il s’agit d’un texte qui permet d’approfondir, avec un regard personnel, un sujet ou une question faisant référence au design graphique, de manière directe ou indirecte et qui peut relever d’autres disciplines artistiques. Il est l’occasion d’inscrire sa réflexion dans un champ de références plus large, identifié au fur et à mesure de l’écriture. Lieu d’invention sur le fond et sur la forme, chacun·e choisira un style universitaire ou littéraire ou encore poétique avec des approches plus subjectives.
Le mémoire est suivi par un tuteur ou une tutrice qui écoute, aide et accompagne l’étudiant·e dans ses recherches textuelles et iconographiques : accompagnement dans la méthodologie, l’écriture puis la soutenance, grâce à des rendez-vous réguliers.
La forme graphique du mémoire participe à la construction de la méthodologie de recherche et/ou d’écriture (synthèses graphiques, croquis, travail typographique,…). Pour certains, elle contribue à la recherche en design graphique.

Mémoires de DNSEP 2024

— Jérémy Breton, Popmaniac
Ce mémoire traite de l’imagerie de différentes collections constituées durant l’enfance de Jérémy Breton. Elles sont présentées les unes après les autres, influencées par la construction graphique de l’anthologie Mythologie de Roland Barthes (1957) et pensées comme de nouvelles mythologies graphiques.

— Clément Dengremont, ZYTHOS. Le packaging dans la tendance craft
Un tour d’horizon non-exhaustif du graphisme dans la tendance craft à travers une analyse de ses codes, de ses acteurs, mais également de ses dérives.

— Melvil Duplant, Pour une étude du regard sur le paysage urbain
En étudiant différents exemples, qu’il s’agisse du graphisme, de la peinture, de la photographie ou encore de la bande dessinée, Melvil Duplant a cherché à comprendre comment les artistes puisent l’essence dans la vie urbaine pour en capturer les contrastes, les rythmes et les tensions qui les caractérisent. Son approche s’appuie aussi sur la littérature pour mettre en lumière les particularités du langage visuel de ces paysages.

— Axel Fontenil, OGNI (Objet Graphique Non Identifié)
Entre dystopie et utopie, Axel Fontenil a souhaité ouvrir différents horizons sur des pensées et créations contemporaines qui touchent au domaine de la science-fiction afin d’envisager la création graphique dans des situations et écosystèmes fluides habités par divers artefacts et réflexions sur des devenirs possibles du métier de designer (graphique)

— Yun-Hsuan Ku, Design graphique, mémoire et rituels à Taïwan
Ce mémoire explore l’évolution des rituels religieux, des symboles et des images traditionnels de Taïwan dans la société contemporaine, en adoptant une approche visuelle.

— Léna Monot, Reconsidérer Internet. Vers des usages favorisant la vie privée et la liberté
Ce mémoire questionne les phénomènes de monopole, de contrôle par l’accès à l’information, mais aussi la passivité dont nous faisons preuve face aux technologies du web.

— Solène Poizot, Arcanes
Une exploration de la mémoire et des souvenirs au travers d’archives familiales et d’anecdotes, invitant le·la lecteur·trice a s’immerger dans une réflexion sur leur richesse émotionnelle. Solène Poizot s’interroge sur la signification des souvenirs, les émotions qu’ils suscitent et leur rôle dans la construction de l’identité. Cette démarche personnelle mène à une réflexion approfondie sur des sujets anthropologiques, culturels, et les enjeux contemporains liés à la mémoire.

 

Projet de diplôme

Suivi personnalisé des recherches pour le projet de diplôme : rendez-vous hebdomadaires, discussions, échanges, mise en lumière des intentions, des références, accompagnement à l’oral et à la recherche d’une écriture graphique et plastique personnelle.
Lors des soutenances, chaque diplôme investit une salle complète, avec un soin particulier porté à l’installation. Cette exposition des diplômes de DNSEP est ensuite ouverte aux publics (professionnel et amateur) lors d’un week-end à l’école fin juin.

Diplômes de DNSEP 2024

– Jérémy Breton : Supporter·trices du dimanche
– Clément Dengremont : Zythographique
– Melvil Duplant : Par-delà l’écran (de l’iPad), le paysage
– Axel Fontenil : AWA
– Yun-Hsuan Ku : Épicentre
– Léna Monot : Vitrine du web
– Solène Poizot : Grain de sable

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